Web Design

se publier

Chaque année, vers la fin du cours, des élèves demandent comment faire pour mettre son travail en ligne hors de l'école. En général ce sont des personnes qui ont écrit un site pour une association, pour un ami, la famille et qui aimeraient le conserver et le faire évoluer.

Le processus de publication peut prendre plusieurs formes en fonction du degrés de liberté et de visibilité que l'on désire obtenir. Ces différentes formes sont passées en revue dans la suite de ce document.

Domaine, hébergement, de quoi parle-t-on ?

Le processus permettant de se publier de façon autonome et en maîtrisant le plus grand nombres de facteurs possède, si on ne désire pas entrer dans les détails, deux étapes.

La première est l'obtention d'un nom de domaine, nous le verrons dans la section suivante. Mais un nom de domaine, bien que nécessaire, n'est pas suffisant.

Il faut également un espace d'hébergement où vont être effectivement stockés les fichiers que vous écrirez.

La confusion est facile entre les deux, d'autant plus que certains hébergeurs proposent un nom de domaine et que certains organismes délivrant des noms de domaine peuvent fournir un hébergement. Il faut cependant bien garder à l'esprit que ce sont deux choses entièrement indépendantes et qui, de plus, n'ont pas le même cycle de vie.

Nous allons tenter d'éclaircir cela dans les sections suivantes, mais nous ne rentrerons pas dans les détails pour ne pas embrouiller les esprits. L'objectif est de vous permettre de comprendre comment tout ceci s'articule et quelles sont les options qui s'offrent à vous.

Obtenir un nom de domaine

Une des première chose à faire est d'obtenir un nom de domaine. C'est à dire un nom via lequel il sera possible de retrouver votre site. Par exemple, le nom de domaine de l'École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne est emse.fr. Vous remarquerez cependant que vous n'accédez jamais à emse.fr mais plutôt à www.emse.fr. La première partie de ce nom de domaine totalement qualifié (FQDN) est en fait le nom du serveur qui héberge le site.

Un nom partagé

Obtenir un nom de domaine a un coût et certains opérateurs proposent de vous préter le leur en laissant libre le début du FQDN. C'est par exemple le cas de DynDNS chez qui vous pourrez avoir une adresse du genre http://jean.dupond.dyndns.com/.

Certains autres, comme certains FAI par exemple, vous proposent un espace perso sous leur propre FQDN. On aura alors des URL de la forme http://perso.orange.fr/jean.dupont/. Et dans ce cas, vous avez l'hébergement en plus du nom de domaine.

Mais si l'on désire réellement avoir son propre nom de domaine (à condition qu'il soit libre, il faudra faire appel à un registrar, c'est ce qui est exposé ci-dessous.

Un nom bien à soi

Un registrar est une organisation qui a le droit de distribuer des noms de domaine en accord avec l'ICANN. Elle se fait en général rémunérer pour cela et s'assure de l'unicité (mondiale) des FQDN qu'elle délivre.

Le prix est annuel et dépend du TLD que l'on désire obtenir. En effet, les .name destinés aux sites familiaux sont en général moins onéreux que les .org destinés aux organisations non commerciales, eux-même moins onéreux que les .com qui sont censés désigner des sites à vocation marchande.

Il existe de nombreux registrars et nous pouvons citer entre autre Gandi et OVH. Le choix se fera en fonction des prestations offertes avec l'abonnement et le niveau de compétence dont on dispose. Le prix peut également être un facteur décisionnel, ainsi que la localisation géographique.

Mais un nom de domaine, bien qu'important, ne permet pas d'avoir un site à soi. Il faut pour cela un espace de stockage avec un serveur HTTP. C'est le rôle de l'hébergeur de vous le fournir et c'est ce qui est abordé dans la suite de ce document.

Hébergement

Pour que vous puissiez mettre les pages que vous écrivez à disposition de tous, il faut au moins un serveur physique sur lequel sera disponible, au minimum, un serveur HTTP et de l'espace de stockage. On peut également prévoir plus grand en utilisant une base de données et un langage de programmation Web tels que le couple MySQL/PHP, mais ceci est à la discrétion de chacun et sera à étudier au cas par cas. Nous parlerons ici du minimum nécessaire, c'est à dire le couple serveur physique/serveur HTTP.

Pour arriver à cela, il existe au moins deux possibilités. La première consiste à faire appel à un fournisseur de service, un hébergeur, qui va vous proposer tout cela au sein de ses propres infrastructures. L'autre solution est de tout faire soi même, c'est ce que l'on appelle l'auto-hébergement. Comme toujours, chacune de ces solutions a ses avantages et ses inconvénients.

Chez un hébergeur

C'est la solution la plus complète et sans doute la plus sûre. Ce sont en général plus que de simples espaces de stockage qui vous sont proposés, mais une machine distante complète avec un système d'exploitation et des services à administrer.

Cette administration est faite à distance via les outils habituels. Vous déposerez vos fichiers, administrerez vos serveurs, construisez votre site et tout ce qui va avec.

L'avantage est que vous n'avez pas à vous soucier de la maintenance de la partie physique. Votre machine distante sera toujours disponible, sera éventuellement sauvegardée et mise à jour automatiquement.

Le revers de la médaille est qu'il vous faudra acquérir des compétences d'administrateur système et débourser quelques euros chaque mois. Cependant, beaucoup d'hébergeurs ont un service d'aide en ligne qui est très performant et très attentif à vos demandes et les prix d'entrée de gamme sont tout à fait abordables.

Actuellement, nous commençons à prendre conscience d'une autre composante négative de cette solution, c'est la propriété des données et leur confidentialité. En effet, il faut absolument lire le contrat qui va vous lier à l'hébergeur pour savoir si vous lui cédez tout ce que vous déposez chez lui, si vous lui donnez le droit de prendre connaissance de vos données, de les redistribuer, ... Il se peut également que certains types de fichiers soient interdits au stockage. Enfin, en fonction du pays dans lequel se trouvent physiquement les machines de l'hébergeur, des politiques différentes peuvent être appliquées et vos pouvez vous retrouver privés de vos données

Auto-hébergement

Une solution aux divers problèmes de confidentialité/sécurité est d'héberger soi-même son serveur (atériel et logiciel). Cela signifie que nous devons disposer d'une connexion à l'Internet (mais nous supposons que c'est le cas) et d'un ordinateur qui restera constamment en fonctionnement.

Avec cette option vous maîtrisez tout de bout en bout : le matériel, le logiciel, vos données, vos pages.

Le revers de la médaille est qu'il faut avoir les compétences nécessaires à la mise en œuvre de tout ces maillons. Ceci demande un investissement important ; tout d'abord pour acquérir les compétences, mais également pour maintenir le système en fonction au jour le jour.

Il faudra également avoir à l'esprit que votre machine devra être disponible tout le temps, jour et nuit, qu'il y ait des coupures d'électricité, de téléphone ou autre. Là encore cela implique un investissement personnel et financier que l'on ne peut pas négliger.

Si jamais ce court exposé ne vous a pas découragé, vous pouvez recueillir de précieuses informations sur le site dédié à l'auto-hébergement et vous lancer dans cette aventure.

Quelle que soit la méthode que vous envisagez, il faudra faire le nécessaire pour que votre nom de domaine soit associé à la machine qui héberge effectivement vos pages. C'est en général au niveau du registrar que ça se règle en ajoutant/modifiant des entrées DNS.

Et la sécurité dans tout ça ?

Oui mais moi, je veux faire du e-commerce et je veux proposer à mes clients un site sécurisé ! Comment faire ?

Créer un site dit sécurisé (c'est à dire, en gros, dont les échanges entre les clients et le serveur sont chiffrés) nécessite d'obtenir un certificat. Ce n'est pas la partie la plus difficile. Il est relativement aisé de se créer soi-même un certificat. Le point délicat est de le faire signer par une autorité de certification pour qu'il soit accepté par les clients qui viennent visiter votre site. Il faut imaginer le certificat comme une carte d'identité et l'autorité de certification comme l'état qui vous a délivré cette carte d'identité. Le fait que cette carte soit signée par un agent de l'état (le préfet en l'occurrence) est le certificat de votre identité. La personne se présentant sur votre site pourra vérifier que votre certificat a été signé par une autorité de certification connue de son navigateur. Même si c'est loin d'être suffisant à établir une relation de confiance, c'est un début.

Il existe plusieurs types de certification, disposant toutes d'un niveau de reconnaissance différent. Au plus la reconnaissance est élevée, au plus le prix de la certification est élevé. Chaque autorité de certification propose ses propres tarifs.

Une fois ce certificat créé et signé, il faudra configurer votre serveur pour qu'il le reconnaisse. Vous disposerez alors d'un serveur dit sécurisé auquel on accédera en utilisant le protocole HTTPS en lieu et place de HTTP.

Encore une fois, les choses se mélangent et certains hébergeurs proposent, en plus du simple hébergement, l'enregistrement du nom de domaine comme nous l'avons vu plus haut, de vous fournir un certificat valide. Gardez à l'esprit que vous pouvez séparer ces différents services.


  1. [↑] le terme de serveur a plusieurs significations. Ici il est plutôt employé dans le sens de logiciel permettant d'offrir un service. Il est également souvent confondu avec machine physique sur laquelle s'exécute un programme permettant de fournir un service.
  2. [↑] certains noms sont déjà enregistrés. Parfois c'est du cybersquattage, parfois c'est un enregistrement légitime. Le fait est qu'alors vous ne pouvez plus l'enregistrer. Il faudra attendre qu'il soit à nouveau disponible.
  3. [↑] voir entre autre l'affaire Megaupload.